Stage 2019 – Un dernier compte-rendu
Bonjour,
Voici un dernier compte-rendu de notre stage 2019.
Tout d’abord, au nom des stagiaires, je voudrais exprimer ma reconnaissance à nos accompagnateurs, Michel Poirier et Lazar Konforti pour leur travail de traduction, d’organisation et de coordination pendant notre séjour et nos nombreux déplacements au Guatémala. Nous remercions aussi le CCDA et les communautés Maya qui nous ont accueillies et qui nous ont témoigné leur confiance en échangeant avec nous.
À la dernière journée dans le Solola, le vendredi 18 janvier, au beneficio de café du CCDA à Cerro de Orro, après une présentation du processus de transformation du café, nous avons été présentés avec nos nawals respectifs à l’occasion d’une présentation de la spiritualité Maya par Elvis Morales, coordonnateur du CCDA. Basée sur un calendrier sacré, la spiritualité Maya est considérée par les mouvements progressistes comme un des instruments de décolonisation des populations Maya, surtout par rapport au mouvement évangélique, d’origine américaine, valorisé par l’oligarchie guatémaltèque et dont les lieux de cultes sont innombrables dans le pays.
Au Quiche, où nous avons rencontrés d’autres communautés appuyées par le CCDA, dont un projet d’élevage de chèvres, nous avons eu une riche discussion sur les enjeux socio-politiques entourant la souveraineté alimentaire. À Zacualpa, Leticia Ruis du CCDA nous a fait une présentation sur la situation des femmes qui doivent être financièrement autonomes plusieurs mois par années et qui subissent une répartition injuste des responsabilités familiales.
Nous sommes arrivés le mercredi suivant dans la ville touristique d’Antigua de Guatemala où nous avons repris des rôles plus conventionnels de touristes. Nous pouvons cependant constaté que le volcan Fuego reste actif et menaçant pour les communautés que nous avons visitées quelques jours auparavant.
Nous sommes revenus au Québec tôt ce mardi matin 29 janvier.
De retour au Québec, nous apprenons que le gouvernement américain nomme Elliott Abrams en tant qu’envoyé spécial au Vénézuela. M. Abrams a sévit pendant plusieurs décennies en Amérique Centrale. Sa complicité au terrorisme d’état et aux crimes génocidaires perpétrés par les militaires guatémaltèques, salvadoriens et nicaraguayens est bien documentée. Ci-dessous la description de M. Abrams à l’émission Democracy Now! du 30 janvier par Allan Nairn, journaliste d’enquête américain:
« Abrams était l’homme clé de la politique de l’administration Reagan vis-à-vis de l’Amérique centrale, alors qu’elle encourageait ce qu’un tribunal a récemment qualifié de génocide au Guatemala. Lorsque les États-Unis envahissaient le Nicaragua avec une force de contrôle qui s’attaquait après ce qu’un général américain a décrit comme «des cibles faciles», c’est-à-dire des civils, des choses comme des coopératives.
Abrams est revenu plus tard sous l’administration George W. Bush, a rejoint le Conseil de sécurité nationale et a joué un rôle clé dans la mise en œuvre de la politique américaine de soutien aux attaques israéliennes contre Gaza, lorsque les États-Unis ont refusé d’accepter les résultats des élections à Gaza, lors de la défaite du Hamas. Le Fatah a voté et Abrams et sa compagnie ont soutenu une opération de guerre visant à renverser les résultats de l’élection, soutenant les forces de Mohammed Dahlan.
Certains commentateurs ont dit: «Eh bien, Abrams n’est pas un gars de Trump. Il représente la politique étrangère traditionnelle et établie des États-Unis ». C’est vrai. Le problème est que la politique américaine a été d’encourager le génocide lorsque les États-Unis le jugent nécessaire.
Dans le cas du Guatemala, Abrams et l’administration Reagan ont approuvé l’envoi d’armes, d’argent, de renseignements et la couverture politique de l’armée guatémaltèque alors qu’elle balayait les hauts plateaux mayas du nord-ouest en éliminant 662 villages ruraux. le compte de l’armée, décapiter des enfants, crucifier des gens, en utilisant la tactique que nous associons à cette époque à ISIS. En 1985, une militante des proches des disparus, Rosario Godoy, avait été enlevée par l’armée. Elle a été violée. Son corps mutilé a été retrouvé à côté de celui de son bébé. Les ongles du bébé avaient été déchirés. Lorsqu’on lui a posé des questions sur cette atrocité, l’armée guatémaltèque a déclaré: «Oh, ils sont morts dans un accident de la circulation». Quand Elliott Abrams a été interrogé sur cet accident, il a également affirmé qu’ils étaient morts dans un accident de la route. Cette militante a été violée et mutilée, le bébé avec les ongles tirés, Abrams a déclaré qu’il s’agissait d’un accident de la route.»
Marc